Épitomé, V, 11-19
V, 11. À ces paroles, les Grecs firent venir les os de Pélops ; ils envoyèrent Ulysse et Phoenix à Scyros auprès de Lycomède, qui persuadèrent Néoptolème de quitter l’île. Arrivé dans le camp des Grecs, Néoptolème reçut d’Ulysse, qui les lui donna sans hésiter, les armes de son père avec lesquelles il tua de nombreux Troyens.
V, 12. Par la suite, Eurypylos, fils de Télèphe, se joignit aux Troyens, à la tête d’un important contingent de Mysiens. Il combattit avec courage, avant d’être tué par Néoptolème.
V, 13. Ulysse et Diomède se portèrent aux abords de la cité ; Ulysse laissa Diomède l’attendre ; après s’être infligé des blessures et recouvert de haillons, il entra incognito dans la ville comme un mendiant. Mais Hélène le reconnut. Avec son aide, il déroba le Palladion, tua de nombreuses sentinelles puis, secondé par Diomède, il porta la statue aux navires.
V, 14. Quelque temps plus tard, Ulysse eut l’idée de construire un cheval de bois, qu’il soumit à Épéios qui était architecte. Ce dernier fit couper du bois sur le mont Ida et construisit un cheval, creux à l’intérieur, avec des ouvertures sur les flancs. Ulysse persuada cinquante guerriers parmi les plus valeureux à y entrer (trois mille suivant l’auteur de la Petite Iliade), tandis que les autres, à la nuit venue, devaient mettre le feu à leurs tentes, lever l’ancre, prendre position à Ténédos et revenir par mer la nuit suivante.
V, 15. On suivit son conseil ; on fit entrer dans le Cheval les plus courageux des guerriers, aux ordres d’Ulysse. Sur le Cheval, il était écrit : « Les Grecs consacrent ce don à Athéna pour le retour dans leur patrie ». Puis ils brûlèrent leurs tentes, laissèrent Sinon à terre, qui devait allumer un feu — un signal — et, la nuit venue, ils mirent à la voile et se postèrent à Ténédos.
V, 16. À l’aube, les Troyens virent que le camp des Grecs était désert ; croyant que leurs ennemis avaient fui, remplis d’allégresse, ils tirèrent le Cheval dans leur ville, le placèrent devant le palais de Priam et délibérèrent sur ce qu’il convenait de faire.
V, 17. Cassandre soutint qu’à l’intérieur se trouvaient des guerriers armés ; le devin Laocoon était d’accord avec elle ; aussi, qui voulait le brûler, qui le jeter dans un précipice. Mais la majorité estima qu’il fallait l’épargner, comme une offrande votive à la divinité ; on se prépara donc aux sacrifices et aux festins.
V, 18. Apollon leur envoya un signe : des îles voisines arrivèrent par mer deux serpents qui dévorèrent les fils de Laocoon.
V, 19. À la nuit tombée, quand tous étaient profondément endormis, les Grecs, ayant quitté Ténédos, firent route vers Troie. De la tombe d’Achille, Sinon alluma un feu pour les guider. Hélène, tournant autour du cheval, appelait les guerriers, en imitant la voix de chacune de leurs femmes. Anticlos voulut répondre, mais Ulysse lui ferma la bouche.