APOLLODORE

Le retour des Grecs dans leur patrie : Ulysse et Scylla, les vaches d'Hélios (du Soleil), Charybde.

Ugo Bratelli, 2004

VII, 20. Ensuite, Ulysse parvint à une bifurcation : d’un côté les Planctes[1], et de l’autre deux énormes rochers : sur l’un se trouvait Scylla, fille de Crataeis et de Triénus ou bien de Phorcys, au visage et à la poitrine de femme, et qui avait, à partir des flancs, six têtes et douze pattes de chiens ;

VII, 21. sur l’autre il y avait Charybde qui, trois fois par jour, avalait l’eau et la rejetait. Sur le conseil de Circé, il évita de passer près des Planctes. Il longea le rocher de Scylla, tout armé à l’avant du navire. Scylla apparut, se saisit de six de ses compagnons, et les dévora.

VII, 22. Ensuite Ulysse atteignit Trinacrie, l’île d’Hélios où paissaient ses vaches. Comme le temps n’était pas propice à la navigation, il s’y arrêta. Mais, comme ils manquaient de vivres, ses compagnons tuèrent quelques vaches et les mangèrent. Hélios le rapporta à Zeus et, quand Ulysse mit à la voile, Zeus envoya une foudre contre lui.

VII, 23. Le navire fut détruit. Ulysse, cramponné au grand-mât, parvint près de Charybde. Quand Charybde eut avalé le mât, il s’agrippa à un figuier sauvage qui surplombait le rocher, et attendit. Et quand il vit le mât de nouveau rejeté, il se jeta dessus et il arriva dans l’île Ogygie.


[1] Roches errantes cf. Homère, Odyssée, (XII, 61).