Livre II, 7, 7
II, 7, 7. Comme il traversait le territoire des Dryopes, Héraclès, qui avait épuisé ses vivres, rencontra Théiodamas qui poussait sa charrue ; alors il sacrifia l'un de ses boufs et le mangea. À Trachis, ensuite, il fut l'hôte de Céyx, et vainquit les Dryopes.
Ayant quitté
la ville, il devint l'allié d'Aigimios, le roi des Doriens. Les Lapithes,
commandés par Coronos, faisaient la guerre à Aigimios, au sujet
des frontières du territoire : et le roi, alors assiégé,
appela Héraclès à son secours en promettant de lui offrir
une partie de ses biens. Le héros l'aida, il tua Coronos et de nombreux
autres, et confia de nouveau à Aigimios l'intégralité
du territoire. Il tua aussi Laogoras, le roi des Dryopes, ainsi que tous ses
fils, alors qu'ils festoyaient à l'intérieur de l'enceinte sacrée
d'Apollon - c'était un homme violent, et l'allié des Lapithes.
En passant par Ithonos, il fut ensuite défié en duel par Cygnos,
le fils d'Arès et de Pélopia : le héros se battit avec
lui et le tua. Quand ensuite il arriva à Orménios, le roi Amyntor
lui interdit, en le menaçant avec des armes, de traverser son territoire
; mais tandis qu'il essayait de l'empêcher de passer, Héraclès
le tua lui aussi.
De retour à Trachis, il rassembla une armée pour marcher contre
Ochalie dans l'intention de punir Eurytos. Ses alliés étaient
les Arcadiens, les Méliens de Trachis et les Locriens Épicnémides.
Héraclès réussit à tuer Eurytos et ses fils, et
se rendit maître de la cité. Après avoir enseveli quelques-uns
de ses compagnons d'armes - Hippasos, fils de Céyx, Argios et Mélas,
fils de Licymnios - il mit à sac la ville et fit de Iole sa prisonnière,
qu'il emmena. Près du promontoire de Cénée, en Eubée,
Héraclès éleva un autel à Zeus Cénéen,
et voulut accomplir un sacrifice. Alors il envoya à Trachis son messager
Lichas afin qu'il lui rapporte les vêtements du culte. C'est justement
de Lichas que Déjanire apprit tout de l'amour d'Héraclès
pour Iole, et elle craignit que son époux n'aime cette fille plus qu'elle-même.
Alors, persuadée que le sang qui avait coulé de Nessos était
vraiment un philtre d'amour, elle en enduisit la tunique d'Héraclès.
Le héros l'endossa et célébra le sacrifice. Mais, dissous
par l'effet de la chaleur, le poison de l'hydre, dont la tunique était
imprégnée, déjà brûlait la peau d'Héraclès.
Le héros, alors, attrapa Lichas par les pieds et le projeta hors du
territoire. Il chercha à ôter la tunique, mais elle s'était
fondue avec son corps, et il ne put que se déchirer les chairs. C'est
en ces tragiques circonstances qu'il fut amené par mer à Trachis.
Déjanire, dès qu'elle apprit ce qui était arrivé,
se pendit. Héraclès fit promettre à Hyllos, l'aîné
de ses fils, qu'il avait eu de Déjanire, qu'adulte il épouserait
Iole ; puis il gravit l'Ota (la montagne de Trachis), dressa un bûcher,
y grimpa, et ordonna qu'on y mette le feu. Personne ne le voulait. Alors,
c'est Poéas qui le fit : il passait dans le coin, à la recherche
de son troupeau. Poéas alluma le bûcher, et Héraclès
lui fit don de son arc. Quand le bûcher fut entièrement consumé,
on dit qu'un nuage souleva Héraclès, et, parmi les tonnerres
et les foudres, il le mena au ciel. Là-haut, le héros obtint
l'immortalité et se réconcilia avec Héra, qui lui donna
pour femme sa fille Hébé. Et d'Hébé, il eut deux
fils, Alexiarès et Anicétos.