Avertissement sur la traduction

Les traductions de Sabinus ont été traduites par Cabaret-Dupaty, et publiées dans la collection de Panckoucke (1842). Il semble toutefois que l'oeuvre de Sabinus, à laquelle fait allusion Ovide, (Les Amours, II, 18 ou 19 selon les éditions, 27-34)  ait été complètement perdue. D'où la question : d'où proviennent ces textes ? Si sérieuse qu'ait été la Collection de Panckoucke, elle n'était  pas à l'abri d'une méprise sur l'auteur du texte latin, voire d'un canular.

« [...] il se peut qu'elles [ ces réponses] n'aient d'authentique que le titre, car des critiques autorisés prétendent, aujourd'hui, que ce ne sont que des pastiches, dus à la plume d'un humaniste du XVe siècle: Angélus Quirinus Sabinus. La similitude du nom aurait aidé à la méprise". "Le premier qui ait publié et commenté les héroïdes de Sabinus, c'est l'éminent latiniste et philologue: Nicolas Heinsius (1620-1681). Il les avait tirées d'un vieux manuscrit de Vicence, datant de 1480. Un autre manuscrit existe à Vienne datant de 1486. Heinsius nous les donnait comme émanant véritablement du disciple de Virgile. Du moins, en avait-il la ferme conviction. Je me garderai bien d'intervenir dans cette querelle de savants et, comme le dit sagement Nageotte: 'Je préfère abriter mon insuffisance derrière le bouclier aux sept cuirs de ces Ajax de l'érudition'».

Extrait de la Notice sur Aulus Sabinus, d'Ernest RAYNAUD, Garnier 1931.