DU CULTE DU PHALLUS CHEZ LES EGYPTIENS

Extrait de l’ouvrage, Les divinités génératrices (1805), par Jacques-Antoine DULAURE

Est-ce l’Inde, la Phénicie, Éthiopie, la Chaldée ou l’Égypte qui a vu naître ce culte ? ou bien le type en a-t-il été fourni aux habitants de ces contrées par une nation plus ancienne encore ? Les diverses opinions émises sur cette matière sont subordonnées à la question de l’origine du sabéisme, dont ce culte est une dépendance. Plusieurs savants l’ont approfondie sans beaucoup de succès : leurs sentiments sont opposés ; je ne m’y arrêterai point.

L’abbé Mignot, qui a recherché avec une constance opiniâtre les antiquités religieuses des Assyriens et des Phéniciens, pense que le Phallus est originaire de l’Assyrie et de la Chaldée qui en faisait partie, et que c’est de ce pays que l’usage de consacrer ce symbole de la génération a passé en Égypte Il croit, d’après le savant Le Clerc, que ce symbole est phénicien ; qu’il dérive de Phalou qui, dans cette langue, signifie une chose secrète et cachée, et du verbe phala qui veut dire être admirable et être tenu secret. Il en conclut que l’origine du Phallus n’est point égyptienne[1] .

Quoi qu’il en soit, c’est en Égypte que se trouvent les monuments les plus nombreux de ce culte antique ; c’est de ce pays qu’il est parti pour se répandre dans l’Asie Mineure, en Grèce et en Italie, et l’histoire égyptienne nous offre plus de notions sur le Phallus que celle des autres peuples de l’Orient. C’est ce qui me décide à tirer des Egyptiens les premiers traits du tableau que je vais présenter.

Le Phallus, chez ce peuple, recevait des honneurs divins, était placé dans les temples : on le promenait en procession dans les campagnes ; et dans les fêtes célébrées en l’honneur du dieu-soleil Osiris ou Bacchus, il figurait avec distinction. Hérodote, qui a assisté à cette cérémonie, nous la décrit de cette manière :

« Les Egyptiens célèbrent la fête de Bacchus à peu près de la même manière que les Grecs ; mais, au lieu de Phallus, ils ont inventé des figures d’environ une coudée de haut, qu’on fait mouvoir par le moyen d’une corde. Les femmes portent, dans les bourgs et les villages, ces figures dont le membre viril n’est guère moins grand que le reste du corps, et qu’elles font remuer. Un joueur de flûte marche à la tête ; elles le suivent en chantant les louanges de Bacchus, etc[2] ».

Il est remarquable que cet usage de promener un grand Phallus en procession, et de le faire mouvoir en le promenant, subsiste encore aujourd’hui dans une contrée éloignée de Égypte M. de Grandpré fut témoin, en 1787, d’une fête célébrée dans les États du Congo. Il y vit des hommes masqués, exécutant une pantomime, et portant, dit-il, avec affectation, un Priape énorme qu’ils agitaient avec un ressort[3].

Cette similitude d’usage chez des peuples dont l’existence est séparée par plus de deux mille ans, dont les pays laissent entre eux de vastes déserts et un espace de plus de mille lieues de France en ligne droite, donne matière à plusieurs conjectures sur le lieu où le culte du Phallus a été pour la première fois institué. Serait-il parvenu de Égypte à la côte occidentale d’Afrique par l’Éthiopie ? ou bien serait-ce Éthiopie qui, comme le témoignent plusieurs écrivains de l’antiquité, a fourni ces dieux à Égypte, qui aurait été la source commune où les Egyptiens et les habitants du Congo ont puisé ce culte ? Je n’entreprendrai pas de résoudre une question si difficultueuse ; mais le rapprochement que je viens de faire peut donner une direction nouvelle aux idées des scrutateurs de l’antiquité.

Le premier jour des épagomènes[4], ou  cinq jours avant le premier jour de l’année égyptienne, on célébrait la naissance du dieu-soleil Osiris, et le 25 du mois phamenoth, qui répond à l’équinoxe du printemps, on fêtait, en l’honneur du même dieu, les pamylies, mot qui, suivant le savant Jablonski, signifie l’annonce d’une bonne nouvelle. On promenait alors en procession, dit Plutarque, une figure d’Osiris, dont le phallus était triple ; «  car ce dieu ajoute-t-il, est le principe de la génération ; et tout principe, par sa faculté productive, multiplie tout ce qui sort de lui. » Suivant cet auteur, le nombre 3 exprime la pluralité indéfinie[5].

Il y avait en Égypte des mystères affectés au culte particulier du Phallus. Diodore de Sicile nous apprend que ceux qui voulaient parvenir au sacerdoce commençaient par s’y faire initier.

Les monuments antiques des Egyptiens qui témoignent de l’existence de ce culte sont très nombreux, et leur manière de représenter le Phallus est très variée : on en voit plusieurs isolés, ou sculptés sur une borne dans un sens horizontal.

Vivant Denon, dans son voyage Égypte, a vu ces Phallus isolés, sculptés dans les temples, et souvent répétés[6].

Le plus remarquable des Phallus isolés est sans doute celui que le même voyageur a découvert à Thèbes dans la haute Égypte, et dans le tombeau d’une femme. Ce Phallus, qui avait eu existence, était embaumé et enveloppé de bandelettes : on l’a trouvé posé sur la partie correspondante de cette momie féminine. La gravure qu’il donne de cette momie et de ce Phallus prouve que ce dernier était plus grand que nature, et n’appartenait point à l’espèce humaine. Je serais porté à croire que cette momie était celle d’une femme élevée en dignité, et que le Phallus embaumé était celui d’un des taureaux sacrés, que l’on aura extrait après la mort de l’animal, et placé dans ce tombeau comme un préservatif, un moyen propre à détourner les mauvais génies, que les anciens croyaient occupés à tourmenter les âmes des morts[7]. Les Grecs et les Romains plaçaient aussi quelquefois des figures de Phallus dans les sépultures, pour le même motif : plusieurs vases étrusques et grecs trouvés dans des tombeaux, offrent en peinture des Phallus, et même des scènes licencieuses appelées priapées[8].

Les Phallus isolés, et dans une très petite proportion, se trouvent en grand nombre en Égypte Ils sont ordinairement de porcelaine de différentes couleurs, et étaient portés comme des amulettes.

Je ne puis quitter ces détails sur les Phallus isolés, sans parler d’une opinion fort étrange sur une figure qu’on assure être leur représentation, ni sans combattre cette opinion, émise cependant par des savants d’un rang distingué.

Ils prétendent que les figures de croix que l’on voit si fréquemment sur les monuments égyptiens et indiens sont des figures de Phallus : ainsi, ces croix, placées sur la cime du couvercle de plusieurs vases égyptiens, consacrés aux cérémonies religieuses ; ces croix, dont sont souvent parsemés les vêtements des prêtres et des divinités Égypte ; ces croix ou croisettes, circonscrites dans un cercle, et qui se voient sur un grand nombre de monuments antiques ; enfin ces croix annelées ou surmontées d’un anneau que tiennent presque toujours à la main des figures de prêtres, des figures d’Osiris, et surtout d’Isis, etc., seraient donc autant de Phallus.

Cette opinion, qui donnerait aux croix des chrétiens une origine impure, a été soutenue par le savant Jablonski : dans son Panthéon égyptien[9] ; par Delacroze, dans son Histoire du christianisme des Indes[10] ; par Cadi, dans ses Lettres sur l’Amérique[11] ; enfin par Larcher, dans ses notes de la Traduction d’Hérodote[12].

Ce dernier donne même la figure de ces prétendus Phallus, et cette figure est exactement la même que celle des croix qui pendent sur la poitrine de nos femmes dévotes ou galantes, et sur celle des évêques. Il donne aussi la figure du triple Phallus ou triphallus, et cette figure rappelle celle des triples croix qu’on porte en procession devant le pape ou devant des prélats éminents.

Les croix sont fort anciennes et paraissent originaires de Égypte Le signe sacré du Tau, image des colonnes cruciformes et adorées que les Egyptiens appelaient Thot et dont ils firent une divinité, était une croix. Ce signe formait aussi un caractère alphabétique dont notre T représente, sinon la figure exacte, du moins la valeur accentuelle.

Lorsque les chrétiens démolirent, vers la fin du IVe siècle, le fameux temple de Sérapis à Alexandrie, ils y trouvèrent plusieurs croix gravées sur des pierres. Ce fut cette circonstance, dit l’historien Sozomène, qui détermina plusieurs païens à embrasser le christianisme[13].

Quant à la croix surmontée d’un anneau elle était et elle est encore le signe de la planète appelée Vénus. L’anneau ou le cercle indique la planète, et le Tau qui lui est adjoint la caractérise.

Ceux qui connaissent parfaitement la forme du Phallus ne pourront se persuader qu’une croix est son image. D’ailleurs, dans les mêmes monuments égyptiens, on voit des croix toutes simples, et des Phallus d’après nature. Les Egyptiens n’auraient pas en même temps représenté le même objet par des figures si dissemblables. Mais revenons à l’histoire du Phallus chez les Egyptiens.

On ajouta un Phallus à des figures d’animaux, à des figures d’hommes ou de divinités. Un exemple singulier de ces additions a été publié par M. Knight. C’est une figure représentant la tête seule du taureau Apis, ornée du disque du soleil qui caractérisait cet animal divin. Des deux côtés de sa bouche, sortent deux formes de Phallus de même proportion et qui s’étendent horizontalement sur une même ligne : c’est le symbole de la force, de la puissance, uni à celui d’une double fécondité.

Égypte offre encore des Phallus adhérent à la divinité Terme. M. Vivant Denon a décrit un bas-relief où se voit un homme à tête de loup, faisant des offrandes à un Terme et portant une main sur le Phallus de cette divinité.

Les Phallus, unis aux figures humaines, sont très fréquents dans les monuments égyptiens. On trouve des figures d’enfants représentés assis, au corps desquels adhère un énorme Phallus qui s’élève au-dessus de leur tête, ou dont ils supportent l’extrémité sur leurs épaules. Caylus a fait graver une de ces figures : «  Elle représente, dit-il, le plus terrible Phallus qu’on ait vu, proportion gardée, sur aucun autre ouvrage.  » Quoique ceux qui lui firent passer cette antiquité assurassent qu’elle était égyptienne, M. Caylus l’a jugée romaine. On va voir que ce savant, d’ailleurs très circonspect dans ses décisions, a prononcé avec trop de précipitation.

M. Vivant Denon a publié deux figures absolument semblables à celle de Caylus, et il les a trouvées en Égypte[14]. La suite de cet ouvrage prouvera qu’il existait de pareilles figures dans le temple d’Hiérapolis en Syrie. Ainsi, le type de ces petites figures à grand Phallus venait Égypte ou de la Syrie.

Les rapports intimes qui existent entre le soleil printanier et le signe de la génération portèrent les Egyptiens, lorsqu’ils eurent adopté l’usage de donner à leurs divinités des figures humaines, à représenter le dieu-soleil Osiris ou Bacchus avec un Phallus dans un état propre à la fécondation. La plupart des monuments antiques nous offrent ce dieu-soleil, tenant en main son Phallus très apparent, et semblant, par cette attitude, prouver à ses adorateurs sa résurrection au printemps et sa vigueur renouvelée.

Caylus a fait graver quatre figures antiques d’Osiris qui sont toutes dans cette attitude mystérieuse[15]. Dans le cabinet impérial des antiquités de Paris, on en voit plusieurs de cette espèce. On y remarque un Osiris nu, coiffé d’une mitre, soulevant un voile de la main droite, et de la gauche tenant son Phallus. Un soufre pris sur une améthyste gravée représente le même dieu dans la même attitude[16].

La figure d’Osiris, coiffée d’une mitre, tenant en main le fléau ou le fouet qui le caractérise et muni d’un Phallus très saillant, figurait dans les pompes religieuses. Douze prêtres portaient alors sur leurs épaules un riche brancard couvert d’un tapis parsemé de fleurs de lotus épanouies sur lequel s’élevait l’idole de ce dieu-soleil. Des bas-reliefs vus dans le temple d’Hermontis, dans celui de Karnak à Thèbes, et dans plusieurs autres lieux de la haute Égypte, représentent cette cérémonie processionnelle, et le dieu à Phallus ainsi porté en triomphe.

Quelquefois, la même figure de ce dieu se trouve devant un autel, chargée d’offrandes composées de fruits ou de volailles. Un bas-relief très saillant, qui décore un vase de bronze venu Égypte, et dont la gravure a été publiée par Caylus, représente ainsi un Osiris nu ; son Phallus, qui est très apparent, se trouve en contact avec les offrandes dont l’autel est chargé.

Une scène semblable a été reproduite dans les monuments égyptiens publiés par M. Vivant Denon.

Une particularité de ce culte qui a peu d’exemples se remarque à Tentiris dans un bas-relief ; il représente un Osiris, coiffé de sa mitre, absolument nu et couché horizontalement, tandis que son Phallus s’élève dans un sens vertical.

Il serait trop long, il serait fastidieux, de décrire toutes les variétés de formes que les Egyptiens donnèrent au culte du Phallus. Les cabinets et les recueils d’antiquités présentent encore de nouvelles espèces de ce genre de culte chez ces peuples. Je me suis borné aux principales.

Maintenant, je dois dire, et il sera curieux d’apprendre, sous quel voile allégorique les prêtres égyptiens cachèrent, au vulgaire cet emblème énergique du soleil régénérateur, son origine astronomique, et par quelle fable ils justifièrent le culte du Phallus.

Osiris (ou le soleil), principe du bien, génie de la lumière, avait pour ennemi son frère Typhon, principe du mal, génie des frimas et des ténèbres. Ce dernier parvint à se saisir d’Osiris, et le renferma dans un coffre, qu’il jeta dans les eaux du Nil.

Cette disparition d’Osiris est une allégorie grossière de la saison rigoureuse, où les nuits, plus longues que les jours, l’absence de la végétation, l’engourdissement de la nature, annoncent le triomphe du génie des ténèbres et de la mort sur le génie de la lumière et de la vie.

Isis (la lune), femme d’Osiris, fit de longs voyages pour retrouver le corps de son époux. Ce fut à Byblos, en Phénicie, et à l’époque du printemps, qu’elle en fit la découverte. Elle emporta aussitôt le coffre qui contenait ce dépôt précieux ; mais, voulant visiter son fils Horus (dieu du jour), elle le déposa dans un lieu secret, loin des regards des mortels.

Typhon, chassant pendant la nuit, aperçoit le coffre, reconnaît le corps d’Osiris, s’en empare, le coupe en quatorze ou en vingt-six parties, et les disperse çà et là[17].

Isis, affligée, recherche avec soin les parties éparses du corps de son cher Osiris. A chaque partie qu’elle retrouve, elle élève en son honneur un monument. Elle parvint à les recouvrer toutes, excepté la partie sexuelle que Typhon avait jetée dans le Nil, et qui était devenue la proie des poissons.

La déesse, pour remplacer cette partie perdue, en fit faire une représentation, et lui rendit les mêmes honneurs funèbres qu’avaient reçus les autres parties du corps d’Osiris.

Elle voulut même marquer sa prédilection pour ce simulacre de la virilité, en le faisant placer dans les temples et en l’exposant à l’adoration des peuples. On assure que les figures de cette partie du corps d’Osiris, que les Phallus, furent dans l’origine en bois de figuier, parce que cet arbre passait pour contenir, à un degré éminent, des principes d’humidité et de reproduction. Quoi qu’il en soit, Isis érigea en divinité ce simulacre de bois. « Elle consacra le Phallus, dit Plutarque, dont les Egyptiens célèbrent encore la fête ».

Il ajoute « qu’Isis le fabriqua elle-même ; qu’elle le fit porter dans les sacrifices, afin de nous apprendre que la vertu productive du dieu-soleil a eu pour matière première la substance humide, et que, par elle, cette vertu s’est communiquée à tout ce qui en est susceptible.  »

C’est par cette fable, qui fut inventée à une époque où le Phallus était encore isolé, et n’adhérait à aucun corps, que les prêtres égyptiens cherchèrent à rendre raison, au peuple, du culte de cet emblème ; c’est sous cette enveloppe allégorique qu’ils ont caché le mécanisme de leur dogme et l’historique des divers états du soleil, ou plutôt de la terre, pendant la révolution annuelle.

On verra que les fables inventées par les prêtres de chaque nation pour justifier le culte du Phallus, ne sont pas plus ingénieuses.

Telles furent les variétés progressives qu’éprouva ce simulacre en Égypte D’abord, Phallus simple et isolé, puis Phallus double, triple ; Phallus uni à un corps quelconque, arbre, borne, terme, etc. ; Phallus adhérent à une, figure humaine, sans désignation ; enfin, adhérent à celle désignée sous le nom du dieu Osiris.

Là fut fixée en Égypte la fortune du Phallus : le culte ne pouvait élever cet emblème à un degré plus éminent qu’en l’adjoignant à l’idole du dieu-soleil. Cette adjonction n’altéra point la simplicité du culte primitif, et l’on continua de vénérer le Phallus isolé ; car, dans les religions antiques, une nouveauté admise ne s’établissait jamais aux dépens des anciennes pratiques, et le culte des temps les plus reculés, des temps les plus barbares, existait souvent a côté des cultes enrichis et ornés par la civilisation.

Le Phallus simple et grossier ne perdait rien dans l’opinion publique, tandis que l’on fêtait pompeusement le Phallus illustré par son adhésion à la figure du dieu-soleil Osiris.

Ce culte subsista en Égypte jusqu’à la fin du IVe siècle de l’ère chrétienne.

Cambyse, roi des Perses vainqueurs des Egyptiens tua le boeuf Apis et fit fouetter ses prêtres : il était adorateur d’un seul dieu.

Les Grecs conquérants de Égypte, et qui y régnèrent sous le nom de Ptolémée, ne changèrent rien au culte des Egyptiens, s’y soumirent, l’embellirent et le fortifièrent ; ils furent imités par les empereurs romains : les Grecs, et les Romains adoraient plusieurs dieux. Les chrétiens n’imitèrent ni les Grecs ni les Romains ; ils suivirent les traces de Cambyse, résolurent d’anéantir la religion de Égypte, et leur persévérance assura leurs succès.

L’évêque Théophile obtint, en 389, de l’empereur Théodose, la permission de détruire l’idolâtrie égyptienne. Muni de ses pouvoirs, et escorté d’une foule de moines, il mit en fuite les prêtres, brisa les idoles, démolit les temples, ou y établit des monastères. Le fameux temple de Sérapis, à Alexandrie, fut renversé en cette occasion. Le temple d’Osiris ou de Bacchus, tombant en ruine, fut converti en temple chrétien. Cette expédition ne se fit pas sans exciter de sanglantes émotions parmi le peuple. «  On trouva dans les souterrains du temple de Bacchus, dit l’historien Socrate, plusieurs de ces figures infâmes nommées par les grecs Phallus ».

Tels furent les commencements, les progrès et la ruine du culte du Phallus en Égypte Je vais rechercher ce que devint ce culte chez d’autres nations.


[1] Second Mémoire sur les anciens philosophes de l’Inde, etc., par l’abbé Mignot. (Mém. de l’Acad. des Inscriptions, t. XXXI, p. 141.)
[2] Hérodote, Euterpe, 1. II, sect. 48.
[3] Voyage à la côte occidentale d’Afrique, par L. de Grandpré, officier de la marine française, t. l, p. II 8.
[4] Les jours épagomènes étaient chez les Egyptiens ce que sont en France les cinq jours complémentaires.
[5] Plutarque, OEuvres morales. Traité d’Isis et d’Osiris.
[6] Voyage de Vivant Denon dans la basse et haute Égypte t. III, et l’Atlas, pl. CXIV, n°47 et 54.
[7] Voyage de Vivant Denon. 1. III, Atlas, pl. XCVIII, n° 35.
[8] Telles sont notamment les peintures de deux vases grecs conservés dans le musée de Portici, du roi de Naples, et qui ont été trouvés dans des tombeaux près de Nola. J’en parlerai à la fin de cet ouvrage.
[9] L. V, chap. VII, sect. 4, t. III, p. 205.
[10] Page 431.
[11] T. l, p. 499, et 1. II, pp. 504 et 505.
[12] Traduction d’Hérodote, par Larcher, dernière édition, 1. II, pp. 270 et 272.
[13] Histoire ecclésiastique de Fleury l. XIX, p. 600
[14] Voyage dans la basse et haute Égypte, par Vivant Denon, Atlas, pl. XCIII, n° 36 et 37.
[15] Antiquités de Caylus, t. III, pl. II et III, t. VI. pl. I et II.
[16] Dictionnaire de la Fable, par Millin, au mot Osiris.
[17] La plupart des anciens qui racontent cette tragique aventure disent que Typhon coupa Osiris en quatorze parties. Diodore de Sicile assure que son corps fut coupé en vingt-six parties, qui furent distribuées aux Titans.