DIOGÈNE LAËRCE

CLITOMAQUE

Traduction Robert Genaille, 1933

Clitomaque de Carthage s’appelait Asdrubal, et c’est sous ce nom propre qu’il philosophait dans son pays. Mais étant venu à Athènes à l’âge de quarante ans, il alla écouter Carnéade. Celui-ci, voyant son grand zèle, lui fit apprendre ses lettres et l’instruisit. Son élève travailla tant qu’il écrivit plus de quarante volumes. Il succéda à Carnéade, et commenta ses meilleures pensées dans ses écrits[1]. Il se fit remarquer dans trois sectes : l’académique, la péripatéticienne, et la stoïcienne. Voici en quels termes Timon raille les Académiciens :

Ni la fade prolixité de la secte académique.

Pour moi, j’ai parcouru la suite des philosophes de l’Académie à partir de Platon, j’en viens maintenant aux Péripatéticiens, dont le premier fut Aristote.


[1] C’est par lui en effet que nous connaissons un peu la pensée de Carnéade, à qui il succéda vers 129. Il semble avoir ajouté au probabilisme d’Arcésilas une interprétation critique de la certitude, ce qui fait de lui un précurseur de la pensée moderne.