Parménide d’Élée[1], fils de Pyrès, fut disciple de Xénophane, mais Théophraste, dans son Abrégé, dit qu’il fut disciple d’Anaximandre. Toutefois, même s’il fut disciple de Xénophane, il n’a pas été d’accord avec lui par la suite. Il eut pour amis Aminias et Diochaète le Pythagoricien (cf. Sotion), homme pauvre, mais homme de bien qu’il fréquenta de préférence et à qui il éleva une chapelle après sa mort. Riche et célèbre, c’est par Aminias, non par Xénophane, qu’il fut conduit à une vie sage. C’est le premier qui a démontré la sphéricité de la terre et sa position au centre du monde. Il y a pour lui deux éléments : le feu et la terre. Le premier est élément créateur, le second est matière. Les hommes sont nés de la terre. Ils ont en eux du chaud et du froid, qui entrent dans la composition de chaque chose. L’esprit et l’âme, c’est pour lui une seule et même chose, comme le rapporte aussi Théophraste (des Physiciens), qui a recueilli presque toutes les théories de philosophes. Il y a deux sortes de philosophie, une qui porte sur la vérité, une qui se réfère à l’opinion[2]. C’est pourquoi il dit quelque part ;
Tu dois apprendre à tout connaître,
Et le coeur ferme de la vérité,
Et les opinions des hommes où ne reste pas de croyance vraie.
Lui aussi philosophe en vers, comme Hésiode, Xénophane et Empédocle. Il prend la raison pour critère de la vérité et déclare que nos sens nous trompent. Il dit en effet :
Ne tente pas, suivant cette route commune de la coutume,
De prendre pour règle ton oeil aveugle, ton oreille pleine de bruits,
Et ta langue, mais que la raison tranche les arguments controversés.
C’est pourquoi Timon a dit de lui :
De Parménide le fol orgueil et le grand savoir
Luttent contre les illusions et les tromperies des sens.
Platon a écrit un dialogue à son sujet, qu’il intitule le Parménide ou les Idées[3].. Il avait quarante ans vers la soixante-neuvième olympiade[4]. Il passe pour avoir le premier remarqué que l’étoile du soir et l’étoile du matin sont un même astre (cf. Phavorinos, Commentaires, livre V). D’autres disent que c’est Pythagore. Callimaque dit que ses poèmes ne sont pas de lui. On ajoute qu’il donna des lois à ses concitoyens (cf. Speusippe, des Philosophes) et que le premier il usa de l’argument d’Achille[5] (cf. Phavorinos, Mélanges historiques). Il y eut un second Parménide, qui écrivit un art oratoire.