Anaximandre[1], fils de Praxiadès, originaire de Milet. Il pensait que le premier principe était l’Illimité, sans toutefois définir si c’était l’air, l’eau ou autre chose ; qu’il changeait en ses parties et restait pourtant immuable en son tout ; que la terre était placée au milieu du monde et en était le centre et qu’elle était sphérique ; que la lune ne donnait pas de lumière propre mais réfléchissait la lumière du soleil ; que le soleil était aussi grand que la terre, et qu’il était un feu absolument pur. Le premier il découvrit le gnomon[2], l’installa en cadrans solaires à Lacédémone (cf. Phavorinos, Mélanges historiques) pour marquer les solstices et l’équinoxe et construisit des horloges. Le premier aussi il décrivit le contour de la terre et de la mer et construisit la sphère. Il a fait de ses théories un exposé par chapitres[3], qui fut entre les mains de l’Athénien Apollodore. Cet auteur rapporte dans ses Chroniques qu’il avait soixante-quatre ans la deuxième année de la cinquante-huitième olympiade[4], qu’il mourut peu après, et qu’il avait quarante ans à peu près exactement à l’époque où Polycrate était tyran de Samos[5]. On raconte que les enfants se moquaient de lui quand il chantait et que l’ayant appris il dit : « Il me faut donc apprendre à chanter pour les enfants. »
Il y eut un autre Anaximandre, lui aussi Milésien, et qui écrivit
en dialecte ionien.