DIOGÈNE LAËRCE

DENYS (Stoïcien)

Traduction Robert Genaille, 1933

Denys le transfuge a pris le plaisir pour fin à cause d’une ophtalmie. Car, se trouvant souffrir beaucoup, il se refusa à admettre que la douleur fût indifférente. Il était fils de Théophante, et originaire de la ville d’Héraclée. Il fut élève, selon Dioclès, de son concitoyen Héraclide d’abord, puis d’Alexinos et de Ménédème, et enfin de Zénon. D’abord fort intéressé par la littérature, il fit des poèmes de tous mètres, puis il se fixa au genre poétique d’Aratos, qu’il s’efforça d’imiter. Il quitta Zénon pour s’attacher aux Cyrénaïques, et dès lors il fréquenta les lieux publics et prit ses plaisirs aux yeux de tous sans se cacher. Parvenu à l’âge de quatre-vingts ans, il mourut de faim. On lui attribue les livres suivants : de l’Insensibilité (deux livres), de l’Exercice (deux), du Plaisir (quatre), de la Richesse, de la Grâce, du Châtiment, de l’Usage des hommes, du Bonheur, des Anciens rois, des Sujets d’éloges, des Moeurs barbares.

Voilà donc ce qu’il en est des gens qui ont été en désaccord avec Zénon. Celui-ci eut pour successeur Cléanthe, dont il faut maintenant parler.