DIOGÈNE LAËRCE

HÉRILLOS (Stoïcien)

Traduction Robert Genaille, 1933

Hérillos de Carthage prenait pour souverain bien la science, c’est-à-dire que l’homme devait tendre à vivre en accord avec la science, et à ne pas tomber dans l’ignorance. Il définissait la science une « hexis » consistant en images en accord avec la raison. Parfois, il disait qu’il n’y avait point de souverain bien, qu’on en changeait selon les circonstances et les choses, tout comme le même bloc de bronze peut devenir aussi bien la statue d’Alexandre et celle de Socrate. Il fait une distinction entre une fin dernière et une fin conditionnelle. La seconde peut convenir à tout le monde, la première est propre aux seuls sages. Il a dit que ce qui est intermédiaire entre la vertu et le vice est indifférent. On a très peu de livres de lui, mais ils sont pleins de force et contiennent des idées contraires à celles de Zénon. On dit qu’étant enfant, il fut aimé de beaucoup de gens et que Zénon, voulant les écarter, avait forcé Hérillos à se faire tondre, ce qui avait détourné les amoureux. Voici la liste de ses livres : de l’Exercice, des Affections, de la Supposition, le Nomothète, la Maïeutique, Réfutations du maître, le Préparateur, le Directeur, Hermès, Médée, Dialogues, Théories morales.