EROTIKÀ PATHÉMATA

(Ugo Bratelli, 2001)

Parthénios à Cornélius
1-Lyrcos 2-Polymèle 3-Évippé 4-Oenone
5-Leucippos

6-Palléné

7-Hipparinos 8-Hérippé
9-Polycrité 10-Leuconé 11-Biblys 12-Calchos
13-Harpalycé 14-Anthéos 15-Daphné 16-Laodicé
17-La mère de Périandre 18-Néère 19-Pancratis 20-Aéro
21-Pisidicé 22-Nanis 23-Chilonis 24-Hipparinos
25-Phayllos 26-Apriaté 27-Alcinoé 28-Clité
29-Daphnis 30-Celtiné 31-Thymoetès 32-Anthippe
33-Assaon 34-Corythos 35-Eulimène 36-Arganthoné

PARTHÉNIOS DE NICÉE est un poète grec du Ier siècle av. J.-C. Capturé lors des guerres qui opposent les Romains à Mithridate, il est mené à Rome en 73. À sa libération, il entretient des relations avec Virgile, dont, peut-être, il a été un modèle, comme il a été l'inspirateur des poetae novi. Il compose des élégies, un Épicédion d'Arété, recueil en mémoire de sa femme, des Métamorphoses, et quelques petits poèmes mythologiques. Passions amoureuses rassemble 36 tableaux, qu'il dédie à son ami Cornélius Gallus. Ces Erotiká se composent d'histoires courtes, historico-mythologiques, écrites dans un style sec, et sans véritablement de recherche. Mais il semble que tel a été le projet de Parthénios, de fournir une matière brute, propre à être travaillée - étoffée, embellie -, notamment par Gallus. Au-delà de la brièveté et de la sécheresse de chacune, on ne manquera pas d'être surpris par la monotonie d'ensemble des histoires, en accord avec un titre qui pourrait être Amours malheureuses, : que les relations qui unissent les différents personnages commencent bien ou mal, la fin en est invinciblement tragique.

PROFIL BAS: Je n'ai absolument aucune, mais absolument aucune fibre poétique. C'est bien simple: j'ignore ce qu'est la poésie. Aussi ai-je été bien ennuyé lors des citations poétiques de Parthénios, se référant en cela à différents auteurs, qu'il m'a fallu traduire. À tel point que j'ai failli laisser en blanc ces passages. Puis, je me suis dit que cela ferait désordre, même si, au final, ils sont peu nombreux. Et je me suis dit aussi que je pourrai donner l'illusion de la poésie: (horresco referens) qu'on me pardonne donc si les extraits en question n'ont de la poésie que... les retours à la ligne et la mise en italique.

Gaius Cornélius Gallus est un poète élégiaque latin (~ 68 - 26 av. J.-C.). Partisan d'Octave, il combat à ses côtés en Afrique, contre Antoine. En 30 av. J.-C., il obtient le poste de gouverneur d'Égypte puis, pour des raisons non élucidées (peut-être pour haute trahison), il tombe en disgrâce. Rappelé à Rome et condamné à l'exil, il échappe à la punition en se donnant la mort. Il a quelque quarante ans.
Prenant pour modèles Euphorion de Chalcis et Parthénios, Gallus écrit quatre livres d'élégies (Amores), perdus aujourd'hui, dans lesquels il chante Lycoris, que l'on identifie à la mime Cythéréa, la maîtresse d'Antoine. Virgile lui dédie sa dixième Bucolique.

Quelques auteurs-sources de Parthénios

Alexandre d'Étolie naît vers 315 av. J.-C., à Pleuron, en Étolie. Il s'adonne à différents genres poétiques (tragédie, élégie...) en un style recherché, typique de beaucoup d'alexandrins. À Alexandrie, Philadelphe le charge de sélectionner les oeuvres tragiques pour sa bibliothèque. De ses oeuvres, Apollon et Les Muses, le premier se veut prophétique, un peu à la manière de l'Alexandra de Lycophron. Suidas le place parmi les sept poètes de la Pléiade tragique, avec Philisque de Corcyre, Sosithès, Homère le jeune, Éantide, Sosiphane et Lycophron.

Andriscos, auteur des Naxiakà, n'est connu que par le scoliaste de Parthénios et par Athénée (III, 78c). Il s'agit probablement d'un philosophe péripatéticien et historien du IIIe ou IIe siècle av. J.-C.

Aristocritos est l'auteur milésien d'un Sur Milet, qui pouvait être soit une oeuvre historique sur la cité, soit une périégèse.

Aristodème de Nysa naît vers 110 av. J.-C., d'une famille d'érudits grammairiens. Il enseigne la rhétorique à Rhodes et à Nysa. En 55, il est chargé de l'éducation des fils de Pompée, et c'est sans doute à cette époque qu'il se lie avec Parthénios. Il écrit des Histoires, et un Recueil mythologique.

Asclépiade de Myrléa est un grammairien grec, du Ier siècle av. J.-C. Il est l'auteur de nombreuses oeuvres critiques et d'érudition, parmi lesquelles des commentaires sur les poètes grecs (sur l'Iliade et l'Odyssée, sur les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes, sur les Phénomènes d'Aratos et sur Théocrite) ; il a écrit une Histoire de Bithynie, d'où il est originaire.

Hégésianax, originaire d'Alexandrie en Troade, est un historien, un grammairien et un poète grec du IIe siècle av. J.-C. Il est l'auteur d'un recueil de traditions sur l'antique Troie (Troiká), pour lequel il prend le pseudonyme de Céphalion de Gergitha.

Hégésippos de Mécyberne est un historien grec du IIe av. J.-C. Il a raconté les événements de la cité de Pallène (Palleniaká), d'une façon romancée et fantastique, à juger d'après le peu des fragments qu'il reste.

Hellanicos de Mytilène est un logographe grec, dont la date de naissance est diversement située : 496/5 av. J.-C., 479 av. J.-C. On le dit contemporain de Thucydide et de peu postérieur à Hérodote. Il écrit une histoire de l'Attique (Atthís), en deux livres, à laquelle Thucydide reprochera le manque le précision. Il est l'auteur de nombreuses oeuvres mythologiques et etnographiques. La grande partie de son oeuvre est perdue.

Hermésianax est un poète élégiaque grec, de la première moitié du IIIe siècle av. J.-C. Il est l'auteur d'un recueil d'élégies en trois livres, dont il demeure un fragment du troisième, qui est une espèce de catalogue, à la manière d'Hésiode, des poètes et des philosophes saisis d'une passion amoureuse.

Phanias naît à Érésos (Lesbos) entre 376 et 373 av. J.-C. Philosophe péripatéticien, il devient l'élève d'Aristote, alors que celui-ci séjourne à Mitylène (344). Il entretient des relations avec Théophraste, également originaire d'Érésos. Il écrit des oeuvres historiques et philosophiques, dont il reste quelques fragments.

Phylarque est un historien du IIIe siècle av. J.-C., né à Athènes, Naucratis ou Sicyone. Outre quelques oeuvres d'inspiration mythologique, en 272 il commence une Histoire universelle (fondée sur l'anecdote), en 28 livres, qu'il termine en 220 av. J.-C. Polybe, Plutarque et Trogue Pompée l'utilisent. Il ne reste d'elle que peu de fragments.

L'historien grec Timée (~356 - ~260 av. J.-C.) naît peut-être à Syracuse, bien qu'il soit communément dit de Taormina. Chassé de sa ville par Agathocle en 312, après un bref séjour à Agrigente il se réfugie à Athènes; il y demeure une cinquantaine d'années. Il meurt en Sicile, à plus de 90 ans. Il reste environ cent cinquante fragments de son oeuvre historique (Histoire de la Sicile) ; les trente-huit livres racontaient les événements de l'occident grec, depuis leurs origines mythiques jusqu'à la première moitié du IVe siècle. Son penchant pour la rhétorique et pour les critiques systématiques valut à Timée le surnom de «Détracteur» ; et que lui-même ne mette jamais en doute ses sources, qu'il accepte facilement les faits surnaturels jeta le discrédit sur son oeuvre. Même si l'incroyable documentation dont il s'est servi a été considérée comme un souci d'impartialité, Polybe lui reprochait justement d'avoir composé une oeuvre livresque, de n'avoir rien vu de la géographie dont il parlait.